20 questions sur le détatouage laser au docteur Céline Boché

Vous rêvez d’effacer définitivement ce petit dessin sur le poignet ou ce grand tattoo tribal dans votre dos ? Le détatouage laser représente aujourd’hui la solution technologique la plus efficace et la plus précise pour faire disparaître votre tatouage. 

Principe, résultats, séances, tarifs… Le docteur Céline Boché, de CLEM Vannes, répond à toutes les questions que vous pourriez vous poser sur le détatouage au laser.

Le laser est-il la méthode la plus efficace pour supprimer un tatouage ?

Oui, le laser est la méthode la plus efficace et la plus répandue pour détatouer. Le laser offre une approche médicale et respectueuse de la peau. Toutefois, le résultat du traitement dépend de plusieurs facteurs : le type et la couleur de l’encre utilisée, l’âge du tatouage, la profondeur de pénétration du pigment et la réponse de chaque organisme.

Qui a le droit de pratiquer le détatouage au laser ?

En France, la pratique du détatouage au laser est strictement encadrée et réservée aux professionnels de santé. Seul un médecin est autorisé à effectuer des séances de détatouage au laser. Cette réglementation vise à garantir la sécurité des patients, car le détatouage au laser nécessite une connaissance approfondie des types de peau, des interactions laser-peau et des possibles complications.

Quel est le principe du laser de détatouage ?

Dans le cadre d’un détatouage, le laser cible les pigments présents sous la peau par effet de photothermolyse sélective. Il les fragmente de telle sorte que le corps puisse les éliminer naturellement et progressivement.

Existe-t-il différents types de laser pour détatouer ?

Actuellement, les lasers les plus utilisés pour effacer les tatouages sont les lasers Q-switch et les lasers picoseconde.

Les lasers Q-switch émettent des impulsions extrêmement courtes qui fragmentent les pigments du tatouage. Les modèles les plus courants incluent le laser Nd:YAG et le laser Alexandrite, qui sont efficaces sur une variété de couleurs de tatouage.

Les lasers picoseconde, comme celui que nous utilisons chez CLEM Vannes, délivrent des impulsions encore plus courtes que les lasers Q-switch, ce qui permet de fragmenter les pigments plus efficacement et avec moins de chaleur. Ils sont réputés pour leur efficacité sur des tatouages multicolores et pour réduire le nombre de séances nécessaires.

Le traitement par laser est-il efficace à 100 % pour enlever un tatouage ?

On ne peut jamais garantir un résultat à 100 %. Tout dépend du tatouage, de l’encre utilisée, de sa profondeur, de son ancienneté… En général, les tatoueurs professionnels implantent le pigment plus profondément. Leurs tatouages sont donc plus difficiles à traiter que ceux réalisés par les amateurs. Il en va de même pour les contours et les traits. Les tatouages pigmentés dont l’encre comprend de fortes concentrations d’oxyde de titane ou de fer peuvent s’assombrir au lieu de s’éclaircir. 

Quoi qu’il en soit, les lasers, comme le Hand Pico® que nous utilisons chez CLEM, présentent le grand avantage de disposer des technologies nanoseconde et picoseconde. Ainsi, on obtient de très bons résultats en combinant les deux largeurs d’impulsion au fur et à mesure que les séances de traitement avancent et que les pigments du tatouage se réduisent.

Peut-on effacer un tatouage sur n’importe quelle partie du corps et sur n’importe quel type de peau ?

Oui, la plupart des tatouages peuvent être traités, quel que soit leur emplacement sur le corps. Cependant, certaines zones sensibles peuvent nécessiter des précautions supplémentaires. 

Quant aux types de peaux, les phototypes supérieurs à IV, à savoir les peaux mates, métisses et noires, méritent une attention toute particulière en raison de leur prédisposition aux cicatrices hypertrophiques et chéloïdes et aux risques de cicatrisation hypochromique.

Combien de séances sont nécessaires pour un résultat optimal ?

Le nombre de séances dépend de plusieurs facteurs, tels que le pigment utilisé, la taille, la profondeur et l’ancienneté du tatouage. En moyenne, il faut entre 5 et 10 séances pour un résultat optimal, espacées d’au moins 30 jours à chaque fois.

Existe-t-il des contre-indications au laser de détatouage ?

Oui, il en existe plusieurs, tels que des antécédents de mélanome sur la zone à traiter, une exposition solaire au cours des 15 jours qui précèdent la séance, la prise de médicaments photo sensibilisants, ou médicaments anticoagulants, la présence d’un implant métallique dans la zone à traiter, et également en cas de grossesse ou d’allaitement.

Nous prenons des précautions particulières en cas de diabète, d’épilepsie, d’infection générale, d’herpès, de nævus dans la zone à traiter ou d’allergie au soleil.

Le détatouage au laser est-il douloureux ?

Oui, le détatouage au laser est relativement douloureux, puisque la sensation est similaire à celle d’un tatouage. Toutefois, il est à noter que le niveau de douleur varie en fonction de la sensibilité de la personne. C’est la raison pour laquelle ce traitement esthétique nécessite l’utilisation d’un anesthésique local et l’utilisation d’air froid pendant le traitement permet de minimiser l’inconfort du patient.

Peut-on détatouer un dessin récent que l’on regrette ?

Oui, mais il est préférable d’éviter et d’attendre, car dans ce cas, les séances seront plus nombreuses. En effet, plus les pigments sont récents et plus ils sont concentrés et difficiles à éliminer.

Peut-on se faire détatouer toute l’année ?

Dans l’absolu, oui, mais le corps médical recommande vivement d’éviter la période estivale. En effet, il est crucial d’éviter l’exposition au soleil avant et après une séance, car la peau est plus sensible aux rayons UV, ce qui augmente le risque d’hyperpigmentation ou de brûlures. C’est pourquoi les médecins recommandent de commencer le traitement pendant les mois d’automne et d’hiver, lorsque l’exposition au soleil est généralement moindre.

Par ailleurs, ce traitement nécessite un temps de récupération entre les séances, car la peau doit avoir suffisamment guéri avant de procéder à la séance suivante. Cela est plus facile à gérer en évitant les périodes où la peau est souvent exposée au soleil.

Existe-t-il des risques ou des effets secondaires du détatouage au laser ?

Comme effets secondaires, on peut observer un blanchiment transitoire de la zone traitée appelée hypochromie, des rougeurs, des gonflements et des croûtes. Dans des cas plus rares, un saignement et/ou un écoulement de liquide peuvent survenir.

En ce qui concerne les risques associés, il peut subsister une cicatrice ou un changement de pigmentation. 

Quels soins faut-il apporter à la peau après une séance de détatouage ?

Après le passage du laser, on constate un blanchiment intense de la zone pigmentée. L’application d’une lotion apaisante et de compresses froides peut aider à atténuer la sensation de brûlure. Il est également recommandé d’appliquer une crème cicatrisante et une occlusion avec de la gaze pendant au moins trois heures.

Par ailleurs, les trois jours qui suivent la séance, la zone traitée doit être lavée délicatement. Les gommages et frottages vigoureux sont proscrits.

Quelles précautions prendre après une séance de détatouage ?

Juste après la séance, le médecin applique un pansement gras pour permettre à la peau de récupérer rapidement son intégrité. 

Ensuite, la principale précaution concerne l’exposition au soleil. C’est la raison pour laquelle il est préférable de réaliser ce traitement en période hivernale. Il est, par ailleurs, recommandé d’utiliser un écran solaire SPF 60 pendant toute la durée du traitement et au moins 30 jours avant la première application. Le patient doit toujours utiliser un écran solaire sur les zones traitées avant, pendant et après le traitement. 


L’utilisation de cire ou de crèmes dépilatoires, de pinces à épiler et de crèmes bronzantes est déconseillée au cours des deux semaines avant et après une séance.

Est-ce que le détatouage peut laisser des cicatrices ou des traces ?

Dans certains cas, il peut rester des traces, surtout si le tatouage était très foncé ou si la peau a été endommagée. Toutefois, les nouvelles technologies de laser ont réduit ce risque.

Le détatouage est-il permanent ?

Oui, lorsque le détatouage est effectué correctement, il peut être permanent. Cependant, certains pigments peuvent être plus difficiles à éliminer plus que d’autres et des retouches peuvent être nécessaires.

Peut-on retatouer une zone qui a été précédemment détatouée au laser ?

Oui, mais il est important de prendre certaines précautions pour garantir un bon résultat et éviter les complications. Il est impératif d’attendre que la peau soit complètement guérie après le détatouage. Cela peut prendre plusieurs mois, en fonction de la profondeur du traitement et de la réaction individuelle de la peau. En général, on recommande d’attendre au moins 6 mois après la dernière séance de laser.

Il est conseillé de consulter un dermatologue ou un professionnel du détatouage pour s’assurer que la peau est prête à être retatouée. Elle doit avoir retrouvé une texture et une couleur normales, sans cicatrices ni hyperpigmentation.

Enfin, il est préférable de faire appel à un tatoueur expérimenté qui a déjà travaillé sur des zones détatouées, car celles-ci peuvent réagir différemment à l’encre.

Quel est le coût d’une séance de détatouage ?

Il n’est pas possible de connaître précisément le coût global du traitement, puisqu’il varie en fonction de la taille du tatouage. En revanche, le médecin, lors de la consultation préalable, qui est obligatoire, remet un devis au patient. Chez CLEM, le prix de la séance est à partir de 90 euros.

Est-il possible de se faire rembourser un détatouage ?

Le détatouage est considéré comme une procédure esthétique volontaire et non comme un traitement médical nécessaire. Il n’est donc pas remboursé par l’Assurance Maladie. Cependant, certaines mutuelles complémentaires proposent une couverture partielle ou totale pour le détatouage dans le cadre de leurs contrats d’assurance complémentaire.

Existe-t-il des alternatives au laser pour supprimer un tatouage ?

Oui, il existe des alternatives comme l’excision chirurgicale, qui consiste à retirer le tatouage en coupant la peau, ou la dermabrasion, qui exfolie les couches supérieures de la peau. Ces méthodes sont très peu utilisées car elles sont douloureuses et parfois délabrantes.

©Photos : Roxane Guidez Studio.